Par Sylvie Verdière, Psychologue à Bois-Guillaume
"Le syndrome spécifique de la femme conjointe expatriée: registre de la perte et estime de soi"
Soutenu par Sylvie Verdière

Sylvie Verdière
Psychologue Clinicienne Psychothérapeute
2015 rue de la Haie
76230 BOIS-GUILLAUME
Tel: 07 86 47 35 69
Nous avons vu dans le précédent article ce que les différents chercheurs, psychologues et psychiatres entendaient par "estime de soi" et que le concept n'avait jamais été autant d'actualité. Mais à quand remonte, exactement, cette notion d'estime de soi et quelles furent les premières approches théoriques? Petit retour en arrière...
Les origines du concept d'estime de soi: la perspective développementale au travers de la sociologie psychologique et la contribution de James et Cooley
William James (1842-1910), l'un des fondateurs de la psychologie scientifique moderne, est aussi l'un des premiers à avoir travaillé sur l'estime de soi. Ce médecin et philosophe américain avait été frappé par l'absence de lien direct entre les qualités objectives d'une personne et le degré de satisfaction qu'elle a d'elle-même. Il en vint à la conclusion que la satisfaction ou le mécontentement de soi dépend non seulement de nos réussites, mais aussi des critères sur lesquels nous jugeons celles-ci, ce qu'il résuma par succès
l'équation suivante: estime de soi = -------------------
prétentions
Mettant quant à lui l'accent sur les relations interindividuelles au sein des groupes sociaux, le sociologue américain Charles Horton Cooley (1864-1929) aborde le "sentiment de valeur de soi" comme le résultat d'un effet de "moi-miroir" ("looking-glass self") que Tap, dans sa préface du livre de Bolognini et Prêteur (1998) dénomme "miroir social": l'estime de soi n'est pas seulement une évaluation personnelle, c'est aussi une anticipation ou une estimation de l'évaluation d'autrui.

Ces deux auteurs soulignent le caractère évolutif du sentiment d'estime de soi et l'intervention d'éléments émotionnels dans sa construction.
Image de soi, estime de soi et narcissisme selon l'approche freudienne
Conclusion: un Idéal persécuteur?
On peut constater que toutes les approches vues dans le premier article et celui-ci font toutes référence à la notion d'idéal. Il est également intéressant de noter la référence à la notion de miroir de Cooley (1864-1929): le moi-miroir fait penser au stade du miroir de Lacan (1901-1981), phase mettant en évidence le rôle médiateur de l'image totale du corps et de la signification du corps dans la constitution de l'identité, et d'où procéderait le narcissisme primaire. Selon Lacan, le narcissisme secondaire serait le résultat de l'opération où le sujet investit ensuite un objet extérieur à lui, mais malgré tout "semblable" puisque c'est son propre moi, un objet qui est l'image "pour laquelle il se prend", avec tout ce que ce processus comporte de leurre et d'aveuglement. Or, l'idéal s'édifierait à partir de ce désir et de ce leurre. De la même façon, l'image de soi que renvoie autrui, le "moi-miroir" ou encore le "moi social" ne participerait-elle pas d'un idéal?
* "mécanisme inconscient par lequel on refuse l'accès à la conscience d'un désir inconciliable avec d'autres exigences, notamment celles du surmoi"; "tentative psychologique d'un individu de repousser ses propres désirs et envies"
** "énergie psychique des pulsions sexuelles qui trouvent leur régime en termes de désir, d'aspirations amoureuses." "La libido peut investir et prendre pour objet aussi bien la personne elle-même (on l'appelle alors la libido du moi) qu'un objet extérieur (on l'appelle alors la libido d'objet). Freud désigne par narcissisme le déplacement de la libido sur le moi".
Sylvie Verdière
Psychologue Clinicienne Psychothérapeute
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